* Extrait d'une chronique d'André Gosselin
PHd. paru dans Finance et Investissement.
Ce n’est pas la première fois que des
chercheurs universitaires révèlent que les compagnies dites de
croissance (celles ayant une croissance des profits et des ventes
supérieure à la moyenne) ont un rendement inférieur aux compagnies
dites de valeur. Comme les compagnies dites de croissance semblent
être de meilleures entreprises que celles dites de valeur, les
investisseurs n’hésitent pas à leur attribuer des prix et des
multiples supérieurs en termes de cours/bénéfices, cours/ventes et
cours/valeur comptable.
Elles méritent certes des multiples
supérieurs, mais pas aussi élevés que ceux que le marché leur accorde
en général. De leur côté, les titres de valeur méritent certes des
multiples inférieurs, mais pas aussi bas que ceux que le marché leur
attribue. C’est pourquoi on observe, à long terme, que les titres de
valeur font mieux que les titres de croissance.
Les raisons d’une meilleur performance des
titres de valeur.
Pour les chercheurs du courant behavioriste,
l’explication d’un tel phénomène est bien simple : les prévisions des
investisseurs, quant aux compagnies en forte croissance, sont basées
sur les résultats financiers les plus récents (deux ou trois
dernières années), et pour cette raison elles sont trop optimistes.
Les investisseurs négligent totalement le fait que les entreprises
exceptionnelles peuvent difficilement maintenir leur rythme de
croissance, car tôt ou tard les concurrents réagissent, quand ce
n’est pas l’apparition de problèmes d’organisation propres aux
entreprises qui croissent trop vite.
Dur métier que celui de gestionnaire de
portefeuille. Vos rendements ont des chances d’être meilleurs si vous
choisissez des « citrons » plutôt que des bolides de formule un. Les
citrons, une fois leurs défauts corrigés, deviennent des véhicules
tout à fait respectables à prix généralement dérisoires, alors que
les bolides de formule un, en raison de la publicité excessive qu’ils
reçoivent, sont toujours trop chers pour les prouesses qu’ils peuvent
nous donner.
Références :
Bauman, W.S., Conover, C.M., et D.R. Cox, «
Are the best small companies the best investments? », The Journal of
Financial Research, été 2002, p. 169-186.
Clayman, M., « In search of excellence: The
investor’s viewpoint », Financial Analysts Journal, 43, 1987, p.
54-63.
Kolodny, R., M. Laurence et A. Ghosh, « In
search of excellence … for whom », Journal of Portfolio Management,
15, 1989, p. 56-60.
André Gosselin
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